Rues fermées pendant la Covid

Jill Barker, chroniqueuse fitness et Postmedia

L'une des leçons apprises au cours des six derniers mois est l'importance des parcs et des espaces verts et bleus. Les activités intérieures étant mal perçues, les écoles, les gymnases, les terrains de jeux et les sports organisés étant fermés pour plusieurs mois, les canadiens ont donc opté pour les activités à l'extérieur afin de rester actifs.

L’idée de faire sortir plus de gens afin de bouger ne se limite pas à la pandémie. Plusieurs villes densément peuplées du monde entier ont temporairement fermé leurs rues aux véhicules motorisés dans le but de fournir des endroits plus sécuritaires et accessibles pour demeurer actifs. Conçue pour attirer plus d'enfants et de familles à l'extérieur, en particulier dans les communautés urbaines sans accès facile aux parcs et autres espaces verts, l'initiative Play Streets (également appelée Playing Out) transforme les rues locales en terrains de jeux plusieurs heures par semaine.
 
Organisées par des familles locales ou des groupes de quartier, les fermetures de rues allant d'un à plusieurs pâtés de maisons permettent des jeux non structurés, supervisés et organisés librement, allant de la corde à sauter et de la marelle, aux matchs de soccer en famille, au basketball ou à la tague. Des villes canadiennes comme Toronto et Edmonton ont défendu Play Streets, un énorme revirement, dans certains cas, des règlements qui interdisaient aux enfants de jouer au hockey ou au basketball dans les rues de leur quartier, en rappelant gentiment aux collectivités que les rues étaient construites pour les gens et pas seulement pour les voitures.

Le succès de Play Streets a été largement documenté; des études ont rapporté que cette initiative a considérablement augmenté le jeu en plein air et a éloigné de leurs écrans les membres de la communauté au profit d'une bonne dose d'air frais et d'exercice. Les chercheurs ont également noté que Play Streets favorise un sens accru de la communauté en réunissant des gens de tout âge dans des activités amusantes et seines comme au bon vieux temps.

La pandémie étant toujours d'actualité, les villes et les citoyens canadiens devraient envisager de mettre en œuvre des initiatives à faible coût comme Play Streets et Open Streets, et pas seulement pendant les mois d'été. Avec un peu d'imagination, ouvrir des rues pour jouer en hiver est tout à fait faisable. Les activités hivernales traditionnelles comme le hockey de rue, la fabrication de forts de neige et de bonhommes de neige ainsi que le toboggan, sont plus amusantes lorsqu'elles sont faites avec les enfants du quartier. Et avec l'espace supplémentaire et le concept de plein air, la distance physique est plus facile et les enfants ainsi que les bulles familiales peuvent interagir en toute sécurité. Donc, au-delà de donner plus de possibilités aux canadiens de s’amuser, Play Streets et Open Streets nous aident à répondre à notre besoin de socialiser, même à distance, ce qui était plutôt rare au plus fort de la pandémie.
J'ai créé ma propre version de Play Streets ce printemps en installant des filets de pickleball dans une rue adjacente à ma maison. Chaque vendredi soir, quatre ou cinq couples ont apporté leurs raquettes, leurs chaises de jardin (espacées de plus de 2 mètres) et leurs glacières pour une soirée enthousiaste de pickleball. En nous voyant ainsi jouer dans la rue, la majorité des voitures ont choisi de reculer et de trouver un autre moyen de se rendre à leur destination, nous donnant ainsi un bon coup de pouce dans le processus. C’est grâce à cette routine hebdomadaire que nous avons suivie tout l’été, que nous avons traversé plus facilement une période où les contacts sociaux et les possibilités d’exercice en groupe étaient rares.

Au-delà de la possibilité pour les familles de sortir et de bouger, et pour les voisins d'établir des liens sociaux, voir des familles être actives encourage d’autres familles à l’être aussi. C’est le type d’influence sociale qui mène à des communautés plus saines et plus connectées. Les enfants qui voient d'autres enfants jouer se joindront rapidement à eux et amèneront leurs parents. Bientôt, tous ceux qui vivent dans la rue et aux alentours voudront jouer dehors. Plus on passera le mot, plus de gens iront dans les rues pour bouger quelques heures par semaine, quittant ainsi leur sofa et  s’éloignant de leurs écrans pour prendre l'air et faire de l'exercice.

 Le plaisir actif c’est contagieux - dans le bon sens du mot !
Pickleball Scoop 20200330 - Décembre 2020 [Francais]

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